AB (1978-1980) - Exposition | mfc-michèle didier | Paris - Bruxelles - PARIS

AB (1978-1980)
29 avril - 31 mai 2014
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Exposition du 29 avril au 31 mai 2014
Vernissage le 28 avril 2014 de 18h à 21h en présence de la commissaire

Une exposition curatée par Émeline Jaret

Présenter l’œuvre AB de Philippe Thomas (Nice, 1951 - Paris, 1995) à la galerie mfc-michèle didier a semblé être une évidence compte tenu des problématiques que le travail naissant de l’artiste engagent. AB est une œuvre protéiforme dont deux propositions seront présentées à l’occasion de l’exposition Philippe Thomas: AB (1978-1980) :

- une reconstitution de la première apparition de l’œuvre en 1978 au Mixage International à Caen, dispositif constitué de plusieurs éléments: deux couples de lettres A et B matérialisées en letraset de vinyle noir renvoyant aux lettres inscrites sur le carton d’invitation également présenté.
- le tapuscrit AB composé de 41 feuillets A4 disposés en enfilade sur les murs de la galerie.

Par ailleurs, sera également présentée en complément de l’œuvre AB une sélection de documents inédits provenant principalement du Fonds Philippe Thomas conservé à la Bibliothèque Kandinsky (Centre Pompidou, Paris): photographies, dessins, cartons d’invitation ainsi que deux carnets de Philippe Thomas.

L’exposition Philippe Thomas: AB (1978-1980) est organisée par Émeline Jaret et a pour ambition de proposer un début de réflexion nouvelle sur une période encore mystérieuse de l’artiste. Doctorante en Histoire de l’art, Émeline Jaret commence en 2011 une thèse monographique sur l’œuvre de Philippe Thomas, sous la direction d’Arnauld Pierre à l’université de Paris-Sorbonne  Paris IV. Elle a été l’assistante de Claire Burrus pour la gestion de la Succession Philippe Thomas et a réalisé le traitement et l’inventaire du Fonds Philippe Thomas pour la Bibliothèque Kandinsky. Elle a contribué au numéro de la revue Retour d’y voir consacré à l’artiste en 2012. En 2013, Émeline Jaret a été lauréate de la Bourse « Histoire de l’Art » du Centre Pompidou, Paris.

L’exposition Philippe Thomas: AB (1978-1980) bénéficie du soutien de Claire Burrus, exécutrice testamentaire de Philippe Thomas, que la galerie mfc-michèle didier tient à remercier tout particulièrement. De la même façon, mfc-michèle didier remercie la Bibliothèque Kandinsky du Centre Pompidou, Paris pour sa collaboration précieuse et essentielle à la concrétisation de ce projet. mfc-michèle didier remercie enfin Ghislain Mollet-Viéville qui prête grâcieusement deux rares documents de sa collection personnelle.

AB: une première lecture

Les années de 1977 à 1980 sont celles d’un tâtonnement pour Philippe Thomas qui, issu du milieu littéraire, expérimente alors plusieurs pratiques artistiques dont les problématiques se recoupent. Les premières années de sa carrière se divisent en deux types de travaux. Réalisant des œuvres sur papier avec une machine à écrire, Philippe Thomas travaille sur la matérialité du signe, dont il éprouve le rapport avec son support (la page) et les contraintes qu’il lui impose. Elles participent également d’une réflexion sur la lecture puisque leur jeu, basé sur une absence de ponctuation et un dérèglement de la syntaxe, vise à créer du sens par de nouvelles associations de lettres. Ces premiers travaux côtoient des objets à mi-chemin entre sculpture et peinture, réalisés à l’aide de larges bandes de sparadrap (porofix). Interrogeant également la notion d’espacement (non plus entre les lettres, mais entre les bandes), ces pièces intègrent une dimension nouvelle et fondamentale pour la suite de son œuvre, celle du renvoi de l’objet à son espace de présentation. Ces deux types de travaux questionnent ainsi (entre autres) le rapport établi avec leur support d’inscription, et tendent à s’en émanciper. Évoluant au sein de plusieurs groupes d’artistes de 1977 à 1984, Philippe Thomas poursuit seul son travail à partir de mars 1985, quittant le groupe IFP (Information Fiction Publicité) qu’il avait créé avec Dominique Pasqualini et Jean François Brun. Il développe alors une œuvre qui, poursuivant ses premières recherches, interroge les problématiques fondamentales de l’art du XXème siècle et se cristallise avec la création de l’agence readymades belong to everyone® en 1987, à New York.

Certaines de ces grandes problématiques sont déjà présentes au cœur de AB. Dispositif au seuil du voir et du lire, issu des premiers travaux de Philippe Thomas, AB est une œuvre protéiforme en perpétuelle évolution qui multiplie ses modes d’apparition comme ses supports d’inscription. Elle se matérialise à travers six expositions entre décembre 1978 et juin 1980  au Mixage International (Caen) en décembre 19781, chez Ghislain Mollet-Viéville (Paris) en mars 1979 et juin 1980, à la librairie-galerie Artalect (Paris) en mai 1979, au Onze rue Clavel1 (Paris) en décembre 1979 et au 12, Waffelaerts Straat (Bruxelles) en janvier-février 1980. Chacune d’entre elles voit apparaître un nouvel élément participant à faire progresser AB. Lors de sa première exposition, AB se présente sous la forme de letraset (lettres en vinyle adhésif) et répond à une convention géométrique qui, à la suite de l’abandon des bandes de sparadrap qui dessinaient une ligne entre les lettres A et B, se double d’un ordre linguistique. Dispositif en abyme, le renvoi entre les différentes formes d’apparitions de AB dans l’espace d’exposition (letraset et carton d’invitation), se traduit par des couches de peinture et prend place à l’extérieur lors de la seconde exposition qui intervient trois mois plus tard. Dès la troisième présentation de AB, la mobilité de la lettre B dans l’espace qui l’accueille rompt la convention géométrique qui reliait A et B par une ligne droite. AB n’appartient désormais plus à un espace localisable et est présent partout, englobant l’espace qui l’entoure et les « accidents » de celui-ci (le spectateur). Dès lors, AB est indifférent à sa place et à la nature de l’espace d’exposition, puisque seule sa présentation importe en tant que telle. Cette nouvelle direction se confirme dans les prochaines expositions, notamment lors de celle du 11 rue Clavel, qui voit également l’apparition de la forme sur papier de AB.

AB 
se définit comme un dispositif composé d’éléments hétérogènes, multipliant les supports d’inscription desquels il tend à déborder, et ses modes d’apparition puisqu’il se matérialise sous la forme de letraset, de peinture, de photographie, de texte dactylographié, etc..., et intégrant même, par les jeux de renvois qui le constituent, des données spatio-temporelles différentes. Ces éléments sont mis au service d’un questionnement consistant à penser l’espace qui environne l’œuvre, lieu par et pour lequel elle se crée. De même que AB ne tient pas dans sa création sur le mur, mais dans le rapport qui se crée entre elle et le lieu qui l’accueille, elle ne tient pas dans l’un des éléments qui la constituent, mais bien dans le rapport qui existe entre eux et dans l’espacement créé entre chacun. Le contexte dans lequel évolue Philippe Thomas alors se fait ressentir dans ces questionnements et AB est aussi le témoin de l’habitude qu’il développe déjà, celle de s’identifier à des « modèles » afin de se situer sur une certaine scène de l’art. À cette époque, si ses sources sont déjà les écrits de Derrida, Heidegger, Blanchot, Russell ou Goodman, Philippe Thomas est également fortement influencé par le travail et les discussions avec des artistes qu’il côtoie, tels que Niele Toroni, Peter Downsbrough, Claude Rutault, ainsi que les écrits de Daniel Buren et Joseph Kosuth.

Œuvre charnière, AB est celle par laquelle Philippe Thomas s’émancipe de ses travaux antérieurs, et celle dont les problématiques abordées mettent en lumière la valeur de transition qu’elle opère pour le développement de son œuvre à venir. Le Texte Théorique (1980-1981) qui précède le manuscrit trouvé (1981) et en constitue la première partie, tire son origine de la tentative d’écriture d’un texte de présentation de ABAB trouve ainsi son prolongement dans le manuscrit trouvé, tapuscrit de sept pages qui  par son contenu et son mode de présentation  établit le fondement théorique du projet de l’artiste. Par là, AB constitue l’élément manquant dans la chronologie de Philippe Thomas pour relier les deux périodes de sa carrière.

Émeline Jaret2

1 Claude Rutault, qui habite dans ces années-là au 11, rue Clavel (Paris, 19ème arr.), laisse à disposition un atelier aux artistes de son entourage pour diverses expositions et événements.

2 Ce texte est l’extrait d’un article à paraître: Émeline Jaret, Les dispositifs à l’œuvre chez Philippe Thomas: l’exemple de AB (1978-1980), dans Marges, n°20, Presses universitaires de Vincennes, printemps 2015.

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