Jack Goldstein a réalisé l'affiche, Jack Goldstein Presents Two Boxers, pour la création d'une performance qui se déroula au Sporthal Selwerd Eikenlaan à Groningen en Hollande en 1979 : le public occupe les sièges devant le ring de boxe d'une salle de sport plongée dans l'obscurité totale. Une musique très forte de marche prussienne, d'une durée de 4 à 5 minutes, cède la place à une fanfare de clairons qui annonce l'apparition de deux boxeurs professionnels vêtus identiquement de blanc. Le combat se déroule dans le silence et est éclairé uniquement par une lumière stroboscopique blanche. Lorsque l'un des boxeurs est mis KO, une lumière rouge s'allume et les deux personnages s'immobilisent. La performance se termine par une répétition de la musique martiale jouée à un volume plus faible.

Les trois parties de l'œuvre font allusion à trois modes de représentation possibles d'un même spectacle : la musique dans l'obscurité qui évoque des images mentales d'un combat "héroïque" ; le combat lui-même dont l'éclairage stroboscopique simule l'effet mécanique d'un film muet ; et l'image finale des figures figées et éclairées d'une lumière rouge, qui prend alors l'apparence d'une photographie. Le combat de boxe est perçu comme un événement préétabli ; dans leur neutralité et leur soumission au jeu, les boxers sont perçus comme des machines idéalisées, parfaitement réglées, strictement confinées à l'espace du spectacle ; leurs corps sont contraints par les cordes du ring de la même manière que l'image d'un film est cadrée par les limites de l'écran.